BIOGRAPHIE DE CONDÉ

Condé, Louis II de Bourbon, prince de..., dit le Grand Condé
Premier prince du sang, connu d'abord sous le nom de duc d'Enghien, né le 8 septembre 1621 à Paris ; quatrième fils de Henri II prince de Condé et de Charlotte Marguerite de Montmorency, baronne de Châteaubriant et de Derval, maîtresse du roi de France Henri IV et marraine de Louis XIV.

Il montra dans la carrière militaire un génie précoce. Nommé général en chef à l'âge de 22 ans (1643), il défit entièrement à Rocroy les Espagnols bien supérieurs en nombre et redoutables alors par leur infanterie. L'année suivante, il battit, les Allemands à Fribourg, et gagna en 1645 contre Mercy la bataille de Nordlingen.
Il fut moins heureux en Catalogne et ne put prendre Lérida. mais il remporta bientôt après sur l'archiduc Léopold la victoire de Lens, qui amena la paix avec l'Allemagne (1648).

Pendant les troubles de la Fronde, Condé qui avait d'abord défendu la cour, prit ensuite parti contre Mazarin. Il fut alors arrêté (1650) et subit une détention de treize mois. Aussitôt qu'il fut. remis en liberté, il ne songea qu'à la vengeance : il leva des troupes, marcha sur Paris, et défit le marquis d'Hocquincourt à Bléneau près de Gien ; mais il fut battu lui-même par Turenne dans le faubourg St-Antoine (1652).
Après cette défaite, il passa dans les rangs des Espagnols; mais, heureusement pour la France, il n'y ramena point la victoire.
La paix des Pyrénées (1659) et le pardon de Louis XIV rendit ce prince à sa patrie.

La guerre s'étant allumée entre la France et l'Espagne, Condé conquit la Franche-Comté en trois semaines (1668) ; il prit aussi la part la plus glorieuse à la guerre de 1672 contre la Hollande. La victoire de Senef (Seneffe, province de Hainaut, Belgique) en 1674 fut son dernier fait d'armes.

Il passa ses derniers jours dans une charmante retraite en son château de Chantilly aménagé par l'architecte Jules Hardouin Mansart (1646-1708) et le jardinier André Le Nôtre, cultivant les lettres et conversant avec Racine, Boileau et Molière.

Il mourut le 11 décembre 1686 à Fontainebleau.

Bossuet, parmi plusieurs autres orateurs chrétiens, prononça sur son cercueil, le 10 mars 1687, à Notre-Dame de Paris, une oraison funèbre, Oraison funèbre de très haut et très puissant prince Louis de Bourbon, qui est restée un chef-d'œuvre du genre. De tous les ouvrages écrits sur la vie de ce prince, le plus intéressant est l'Histoire de Louis de Bourbon, par Desormeaux, Paris, 1766-68, 4 vol. in-12.