BIOGRAPHIE DE PIERRE JOSEPH PROUDHON
Pierre-Joseph Proudhon Il publie son premier ouvrage, Qu'est-ce que la propriété ?, qui contient la fameuse formule, « La propriété c'est le vol » en 1840. Le livre fait scandale et lui vaut l'admiration et l'estime du jeune Marx. Il reste aujourd'hui un des livres fondateurs de l'anarchisme que Proudhon définit par cette phrase « l’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir ». En 1846, c'est « La philosophie de la misère », qui lui vaut une réponse cinglante de Marx : Misère de la philosophie. Proudhon appuie ensuite, quoi qu'avec des réserves et des nuances, la Révolution de février 1848. Cette même année, il lance le premier journal anarchiste, Le Représentant du Peuple et le 04 juin 1848 il est élu à l'Assemblée Nationale. Son mandat se termine le 26 mai 1849. Pour appliquer ses théories, il fonde le 31 janvier 1849, sous le titre de « Banque du Peuple », une Société au capital de cinq millions de francs, destinée à favoriser l'abolition de l'intérêt, et la circulation gratuite des valeurs, que le pouvoir ferme bientôt. Proudhon est alors contraint à l'exil, puis, à son retour en France, à la prison de Sainte-Pélagie, où il restera trois ans pour délit de presse. Il est remis en liberté le 4 juin 1852. En 1851, il fait paraître Idée générale de la révolution au XIX ème siècle, qui propose et défend un idéal de société anarchiste fondée sur des contrats librement consentis et sur l'idée de communes librement fédérées. À compter de cette date, il se déclare volontiers fédéraliste. En 1858, Proudhon est de nouveau condamné à une peine de prison et il s'enfuit en Belgique. Amnistié en 1860, il rentre en France en 1862 et meurt le 19 janvier 1865 à Passy, France. Ses idées joueront un rôle important au sein du mouvement ouvrier naissant, notamment parmi les militants de la Ière Internationale. Proudhon et Tolain furent les deux hommes qui, sous le Second Empire, ont eu le plus d'influence sur l'élite ouvrière, l'un comme militant, l'autre comme théoricien. Tous deux d'ailleurs étaient issus de cette élite, Proudhon ayant été correcteur d'imprimerie et Tolain ciseleur en bronze. Après s'être mêlé à la vie politique de 1848 à 1850, Proudhon vivait dans la retraite, à l'écart de tous les partis, mais il était alors le théoricien socialiste le plus réputé. Bien que son hostilité irréductible contre l'État fait de lui le maître des anarchistes, Proudhon était surtout un réformateur modéré ; aussi s'intéressa-t-il au mouvement ouvrier dirigé par Tolain, et c'est la lecture du « manifeste des 60 » qui lui inspira son dernier livre, De la capacité politique des classes ouvrières (1865). Réciproquement, les milieux ouvriers dont Tolain était le chef adoptèrent les théories proudhoniennes et essayèrent de les faire prévaloir dans l'Association internationale des travailleurs. Mais l'influence de Karl Marx l'emporta sur celle de Proudhon. Sainte-Beuve a dit de lui : Acrostiche chanté à Genève au citoyen Proudhon : Ut-opiste infernal, sans Dieu comme sans âme,
LES PRINCIPAUX ÉCRITS DE P. J. PROUDHON - 1840, Qu'est-ce que la propriété ? ; On a de lui quelques ouvrages posthumes : Les Évangiles annotés (1865), France et Rhin (1867), De la capacité politique des classes ouvrières (1868), La Pornocratie ou les femmes dans les temps modernes (1875), Correspondances de P.-J. Proudhon (1875).
PROUDHON PAR COMMERSON 1883 Proudhon, Pierre- Joseph, est né à Besançon en 1812,
entre la naissance du roi de Rome et la campagne de Russie, On assure que ses
premiers vagissements furent une opposition articulée contre les prolégomènes
de cette campagne qu'il désavouait sur le bout de sein de sa nourrice.
Son père, honnête tonnelier, n'eut rien de plus pressé
que de le faire élever par les oratoriens. De bonne heure, il apprit à connaître les hommes et les choses, et pour lui, les uns et les autres furent à la hauteur d'un sifflet. Il les siffla. Ses premiers traits d'esprit, carrés par la pointe et cotonneux par
le manche, s'émoussèrent au contact de la philosophie de Jouffroy
dont il devint l'un des disciples les plus remarquables. Le tout, ma foi, sans masque ni chemise. Proudhon, pétri avec cette pensée de lord Byron: « que l'avenir
est plein d'absurdité », s'occupait avec une ardeur fébrile du présent
que le choc des opinions d'alors tenait suspendu entre plusieurs abîmes.
Son second ouvrage eut pour titre : Les Confessions d'un révolutionnaire.
Proudhon est plus fort en théologie que les plus forts théologiens
de France. La langue hébraïque est pour lui un jeu d'enfant. Il fait
des mathématiques comme un sourd et approfondit l'angle droit mieux que
Bézout. En ce moment il passe sa vie à prononcer à sa femme des discours pleins de saveur, truffés de délicieux paradoxes, et à s'occuper de philosophie et de bretelles brochées sur caoutchouc. S'il n'est homme du monde, il est homme de bien. Jean Louis Auguste Commerson (1802-1879), Biographie comique, Les Binettes contemporaines, 1883.
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D.R. BELAIR
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