BOSSUET - BIOGRAPHIE
BOSSUET
BOSSUET Jacques-Bénigne, surnommé « l'Aigle de Meaux ». Né à Dijon le 27 septembre 1627, d'une famille de magistrats, fut élevé au collège des Jésuites de Dijon. En 1642 il vient terminer ses études au collège de Navarre, à Paris, où il eut pour maître Cornet, qui devina son génie, En 1648 il soutient sa tentative en présence du grand Condé et commence à prêcher à Paris et à Metz. Ordonné prêtre et reçu docteur, il reçut les ordres sacrés en 1652, après avoir subi des épreuves publiques qui attirèrent sur lui l'attention générale et lui concilièrent l'amitié du grand Condé. Il est nommé archidiacre de Sarrebourg, dans le diocèse de Metz, où sa famille l'avait, dès son enfance, selon l'usage du temps, pourvu d'un canonicat, et où son père était conseiller au parlement. Appelé souvent à Paris pour les affaires de son diocèse il commença à s'y faire une grande réputation par ses sermons et ses panégyriques des saints (Sermon sur l'éminente dignité des pauvres, Panégyrique de saint Bernard, 1653), prêcha devant le roi et la reine-mère, et opéra parmi les Protestants un grand nombre de conversions, entre lesquelles on cite celles de Turenne et de Dangeau ; il rédigea dans ce but son Exposition de la doctrine de l'Église. En 1655 parait le premier
ouvrage imprimé de Bossuet : Réfutation du Catéchisme
de Paul Ferry, ministre protestant de Metz. De 1659 à 1670
il continue de prêcher, parfois en province, surtout à Paris où
il donne, en particulier, les stations suivantes : En 1669 il fut fait
évêque de Condom. Cette même année et les suivantes il prononça
ces Oraisons funèbres (Oraison funèbre d'Henriette de France,
1669) dans lesquelles il fait sentir avec tant d'éloquence le néant des grandeurs
humaines, et qui sont, auprès du plus grand nombre, son principal titre de gloire.
En 1670 (Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre), il fut nommé précepteur du Dauphin ; abandonnant la prédication, Bossuet se consacre dès lors à ses fonctions de précepteur du Dauphin, et, à l'exemple des Jansénistes de Port-Royal, il prépare de grands ouvrages de controverse en vue de la réunion des calvinistes de France à l'Église catholique gallicane. De 1670 à 1679, il composa pour son royal élève, divers ouvrages de grammaire, d'histoire : Histoire de France jusqu'à 1661 ; Discours sur l'Histoire universelle depuis la création du monde jusqu'à Charlemagne, dans lequel, après avoir présenté un résumé rapide des événements, il en cherche la raison dans les desseins de Dieu sur son Église ; de philosophie : Traité de Logique, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, dans lequel il suit en général la doctrine de Descartes, et se montre aussi profond philosophe que grand écrivain, Traité des Causes etc... ; de politique : Politique tirée des propres-paroles de l'Écriture sainte, Exposition de la doctrine catholique sur les matières de controverse avec les protestants (1671) etc... L'Académie s'empressa de l'admettre dans son sein en 1671. En 1675, il rédige le Sermon pour la Profession de Mlle de la Vallière et les Lettres et Instruction adressée à Louis XIV sur ses devoirs de roi. En 1678, Bossuet fait détruire l'Histoire critique de l'Ancien Testament, de l'oratorien Richard Simon. 1678 - Conférence de controverse avec le ministre protestant Claude, publiée en 1682. 1679 - Lettre latine au pape Innocent XI. de Institutione Delphini, où Bossuet explique ce qu'il a fait pour son élève. En 1680, Bossuet est nommé aumônier de la Dauphine. Lorsque l'éducation du dauphin fut terminée (1681), le roi le nomma à l'évêché de Meaux où il prononce le Sermon sur l'Unité de l'Église. à l'ouverture de l' où fut rédigée, sous ses auspices, . Dans Assemblée générale du clergé qui eut lieu en 1682, à l'occasion des démêlés entre le roi et le pape, Bossuet se montra un des plus zélés défenseurs des libertés gallicanes, et rédigea les quatre fameuses propositions, la Déclaration dite des Quatre Articles sur les libertés de l'Église gallicane, qui ont donné lieu à de si vives discussions. De 1682 à 1704,
Bossuet, âgé déjà de cinquante-cinq ans, publie la
plupart de ses ouvrages. 1682 - Traité
de la Communion sous les deux espèces. Il se livra tout entier aux soins de l'épiscopat, fit de fréquentes prédications, rédigea le célèbre catéchisme connu sous le nom de Catéchisme de Meaux (1687), et composa pour des religieuses de son diocèse deux de ses plus beaux ouvrages, les Méditations sur l'Évangile et les Élévations sur les Mystères. Il s'occupait en même temps avec ardeur du soin de convertir les Protestants, et rédigeait pour les éclairer l'Histoire des variations des églises protestantes depuis la Réforme de Luther jusqu'au XVIIe siècle, (1688). 1689 - Explication
de l'Apocalypse. En 1690, il travailla de concert avec Leibnitz à la réunion des églises catholique et luthérienne, et entretint avec lui à ce sujet une correspondance suivie ; mais leurs efforts n'eurent aucun succès. 1691 - Défense de l'Histoire des Variations. En même temps, Bossuet s'occupe activement de l'administration de son diocèse; il fait rentrer dans l'obéissance à l'autorité épiscopale le monastère de femmes de Jouarre ; il entretient avec plusieurs religieuses de son diocèse une correspondance spirituelle abondante ( lettres à la soeur Cornuau, à Mme d'Albert de Luynes, etc.). 1691-1693 - Correspondance avec Leibniz au sujet de la réunion des Églises catholique et luthérienne. 1694 - Lettre
au P. Caffaro sur les spectacles et publication des Maximes et réflexions
sur la comédie. Dans les dernières années de sa vie, Bossuet eut à combattre les doctrines mystiques de Mme Guyon, et il se trouva par là engagé dans une lutte fâcheuse avec Fénelon, qui partageait ces doctrines ; Écrits contre Mme Guyon, Fénelon et les « nouveaux mystiques : Instruction sur les états d'oraison (1697), sur le Quiétisme (1698), Mystici in tuto (1698). Bossuet, appuyé par Louis XIV, par Mme de Maintenon et par le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, poursuivit son adversaire et obtint du roi la disgrace et l'exil de l'évêque de Cambray, et du Saint-Siège, après quatre années de négociations laborieuses, la condamnation de Fénelon et la condamnation des Maximes des saints ; on lui reproche d'avoir porté trop d'aigreur dans cette affaire. En 1697, Bossuet est nommé conseiller d'État d'Église. 1698 - Correspondance de Bossuet avec Lamoignon de Basville et les évêques du Midi sur les mesures à prendre à l'égard des « nouveaux catholiques ». 1699 - 1702 - Reprise de la correspondance pour la réunion à l'Église romaine des Protestants d'Allemagne 1700 - Bossuet préside
l'assemblée du clergé et y combat les âmes relâchées
des Casuistes sur la morale. 1700 - 1701 - Instructions pastorales sur les promesses de J.-C. à son Église, adressées aux protestants nouvellement convertis du diocèse de Meaux. De 1700 à 1704, Bossuet travaille à réfuter les nouveaux écrits de Richard Simon sur l'Ancien et le Nouveau Testament et sur les Saints Pères. Il revoit le Discours sur l'Histoire universelle et la Politique et compose la Défense de la Tradition et des Saints Pères, qui, comme plusieurs autres ouvrages ( les Traités du Libre arbitre et de la Concupiscence, les Méditations sur l'Évangile, les Élévations sur les Mystères, la Defensio declarationis cleri gallicani, la Politique, les Lettres d'affaires ou de direction spirituelle, les Sermons, etc.), ne devaient paraître qu'après sa mort, publiés dans le courant du XVIIIe siècle, soit par son neveu, l'abbé Bossuet (J.-Bénigne Bossuet) qui fut évêque de Troyes, soit par les Bénédictins Blancs-Manteaux, soit par d'autres éditeurs. Bossuet qui souffrait depuis deux ans de la pierre (lithiase urinaire) conserva jusqu'à la fin toute la vigueur de son esprit et mourut le 12 avril 1704, à Paris. Outre les ouvrages
que nous avons cités, il a composé une foule d'autres écrits soit dogmatiques,
soit polémiques, dont quelques-uns, tels que la Logique, n'ont été publiés
que tardivement. |
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D.R. BELAIR
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