D.R. BELAIR - RTMKB

 

POLICHINEL

ORATEUR

A L'ASSEMBLÉE NATIONALE

1789

Autant il faut de soins, d'égards et de prudence,
Pour ne pas diffamer l'honneur et l'innocence ;
Autant il faut d'ardeur, d'inflexibilité,
Pour déférer le traître à  la société.

 

POLICHINEL seul.

TURLUTUTU, tu tu, turlututu... holâ ! ho ! quelqu'un ici,.. Compère !... que cent diables,.. mon compère ne répond pas. Suis-je donc seul ici ? avec qui donc partager ma joie et ma félicité l Ma foi, la joie et le plaisir dont on jouit seul, font une peine et un chagrin insupportables. II n'y a point d'ennui au monde qui soit plus poignant, ni de douleur plus accablante ; c'est pourquoi Dieu créa la femme pour partager avec l'homme le plaisir d'exister et de dominer sur toute la nature. Compère !..., Compère.

LE COMPÈRE.

Que veux-tu, Polichinel ? — Ce que je veux, oh, oh, je vais te dire bien des choses, bien des choses.... je veux te consulter, approche.

LE COMPÈRE, POLICHINEL.

Le Compère.
Eh bien, me voilà ! parle..

Polichinel.
Oh, que je suis content ! comme mon cœur tressaille de joie !

Le Compère. Qu'as-tu donc qui te rende aujourd'hui si jovial, Seigneur Polichinel !

Polichinel.
Ce que j'ai, tu me le demandes, c'est que.... tu sais bien que j'étais député du Tiers-État de Bretagne, aux Comices de cet empire..... Tu sais bien que j'avais été le principal Commissaire conciliateur entre les Tartuffes, les Marquis et le Tiers-État. Tu sais comme diable je les arrangeai tous, et les forçai à  se réunir dans la Salle des communes, maugré leurs dents, car je suis incorruptible, dà  ! il n'y 'a ni pensions, ni dignités, ni titres, ni complimens, ni menaces qui me fassent humer un profane encens, et trahir les intérêts de mes commettans ; mais tu ne sais pas que je suis nommé l'Orateur de l'Assemblée Nationale, que je vais monter sur la tribune aux harangues, pour déclarer le sentiment de mes Commettans sur le fameux VETO ROYAL, comme je vais y démasquer les traîtres ! comme je vais les faire trembler !...

Le Compère.
Je le crois bien, car tu es honnête homme, et tu as l'esprit et. la figure de l'esclave Phrygien, du sage Esope, mais surtout sache aimer et respecter ton maître.

Polichinel.
Oh, pour cela lui, cependant.... ( amicus plato, fed magis amica veritas.) Quoiquil en soit, Compère, je serai toujours attaché à  mon bon maître, parce qu'il aime la vérité ; mais je dévoilerai les scélérats qui la lui cachent, qui la lui dérobent, et qui, semblables à  la Fontaine de CERON, noircissent à  ses yeux les actions les plus belles et les plus vertueuses. Je n aurai d'égard que pour la vérité.

Le Compère.
Je t'entends, mon ami, fait tout pour le mieux, comporte toi en bon, loyal et fidel sujet, et en brave citoyen qui aime mieux périr que de pleurer sur les ruines de la patrie ; mais ne t'emporte pas, car une bonne raison dite avec chaleur, avec humeur, avec emportement, cesse de paraître telle aux yeux de ceux qui ne jugent que par l'écorce, et qui condamnent par les formes, lorsqu'il ne le peuvent faire autrement ; mais d'une manière ou d'autre, l'on commet l'injustice en lui prêtant les couleurs superficielles de certaine formalités. Adieu, Seigneur Polichinel, l'honorable entre les plus honorables membres de l'Assemblée. Tonne contre les vices, mais épargne les personnes et déploie le foudre de ton éloquence, pour terrasser avec des traits de lumières et de patriotisme, les mauvais patriotes. — Adieu, Compère, vous serez satisfait.

P O L I C H I N E L seul.

L'on est certainement à  plaindre, quand on est trop bon ; car trop de bonté et faiblesse sont synonimes, et celui qui est faible favorise, contre son gré, une multitude étonnante d'injustices, de vexations, d iniquités, de cruautés, dont il n'a jamais connoissance, ou du moins on les couvre du voile et du prétexte de la justice, de la nécessité et de la sûreté publique, ainsi en évitant Charybde, il tombe en Sylla.

J'aime à  me rappeller le beau dicton de Tacite. « Ce n'était pas disait cet Historien, Tibère qui était le tyran, mais bien les Aristocrates, sous son nom.Cest pourquoi Agrippa, le gendre d'Auguste, voulait bien obéir à  un seul, à  condition qu'il commandât despotiquement aux autres. Tous les Grands pensent et agissent comme ce Courtisan.

L'on abuse plus que jamais des termes, car liberté et esclavage, deux choses opposées autrefois sont maintenant synonimes ; il y a plus, c'est que ce qu'on appelle aujourd'hui liberté, dans le systême des représentans de la Commune de Paris, est le plus dur, le plus odieux esclavage qui ait jamais existé de mémoire d'homme. Semblables à  ce Seigneur, l'ami de Talaru, évêque de Coutances, qui disait qu'il fallait caresser le Mâtin pour passer le village, les Représentans de la Commune caressent ceux qu'ils craignent, ou dont ils ont besoin ; mais ils écrasent tous ceux qui n'ont pas la force de réclamer contre leurs injustices, parce qu'alors ils sont assurés de l'impunité. On les voit tels que Caïphe ou le lâche Pilâte, dire qu'il vaut mieux sacrifier un innocent sans défenses, que de souffrir qu'on doute un instant de, l'autorité qu'ils viennent d'usurper.

Dans l'instant où l'on s'occupe de la réforme du code criminel, ils ont la cruauté d'empêcher les innocens de voir leurs parens, leurs amis et des geôliers impitoyables, dignes ministres de nos modernes tyrans, mettent au secret de justice, et dans les oubliettes, les imfortunés qui osent se plaindre de leurs injustices. Tout procès criminel, aux termes des ordonnances, doit être jugé sous peu de jours ; parce que l'homme né libre, ne doit pas être privé de sa liberté, s'il n'est convaincu d'un crime capital ; mais ces Représentans font tout le contraire ; et par une manie inconcevable, ils soutiennent qu'un homme ne peut avoir d'existence que par son district ; et comme ce district n'est composé que de quelques citoyens riches qui refusent d'y donner entrée à  ceux qui ne sont pas fortunés, il en résulte que bientôt les huit dixièmes de la Nation seront les esclaves d'un cinquième ; or ce régime est encore plus barbare que le régime féodal contre lequel on a tant crié.

Si quelqu'un a lieu de se plaindre des membres lu district, et qu'il nen soit pas membre lui- même, on ne signera pas sa plainte, L'Hôtel de Ville ne l'écoutera pas ; on le mettra en prison provisoirement ; on défendra de le laisser parler à  qui que ce soit ; et il sera écrasé impunément, comme cela est déjà  arrivé. On le volera impunément, on le frappera impunément, on le tuera impunément ; car un homme qui n'a point d'existence, est un homme mort ; et comme on enlève aux huit dixièmes leur existence d'une manière factice, puisqu'ils ne peuvent exister que par les districts, et que les districts s'arrogent le droit de refuser cette existence civile, en les excluant de leur sein, il s'ensuit évidemment qu'on regarde comme morts ceux qui ne jouissent pas de cette existence de district ; ainsi il n'y a point d'injustice, selon eux, à  enfermer dans le tombeau ceux qui sont morts civilement. Ainsi l'on juge les bourses et non les hommes, les fortunes et non les citoyens.

Je suis parvenu à  réunir dans la salle des Communes les corps des Députés privilégiés ; mais il s'en faut beaucoup que le patriotisme ait réuni leurs espri ts. Leurs mauvaises intentions couvent sous une cendre trompeuse ; on les voit de tems en tems vouloir faire revivre des prétentions odieuses qu'ils avaient fait semblant d'abandonner. Ils sont prêts même à  se battre, à  heurter effrontément les sages opinions des bons patriotes ; et les amis de ces Aristocrates placés à  l'hôtel de Ville, leur préparent les moyens de gouverner despotiquement dans la fuite, lorsque l'Assemblée Nationale sera dissoute. Ils feignent, ces tyrans, d'accorder provisoirement la liberté aux citoyens, lorsqu'ils favorisent et dictent même clandestinement les infractions faites aux décrets provisoires sur la liberté des citoyens. Je sais que les chefs de l'Hôtel de Ville, et les chefs de la cabale s'entendent ensemble : c'est tout dire.

J'ai été fort aise de repasser dans mon esprit, tous ces pièges tendus à  la crédulité des bons citoyens, parce que cela excitant ma trop juste indignation, va me donner du caractère, de l'énergie, et m'inspirer des expressions capables de confondre et d'attérer les mauvais patriotes, que l'on appelle improprement les honorables membres, tandis qu'ils font l'opprobre, le déshonneur et le fléau de la nation, ainsi que du tiers des Membres de l'Assemblée Nationale attachés aux bons principes ; mais la Clochette sonne, il est temps de monter à  la tribune.

POLICHINEL ORATEUR

Discours sur le VETO.

Je suis enchanté, Pères Circonscrits, de pouvoir faire entendre la voix de la patrie, dans vos cœurs émus de différens intérêts. Je souhaite ardemment de concourir à  rétablir l'harmonie qui aurait toujours dû régner dans cette auguste Assemblée nationale, et à  vous réunir sous les drapeaux du patriotisme, que plusieurs d'entre vous ont lâchement déserté. Je me trouverais fort heureux, si je pouvais contribuer par mes réflexions à  vous faire oublier tous les intérêts divers qui agitent vos âmes, pour ne plus vous occuper que du salut, que de l'intérêt de la patrie.

Avant de vous démasquer quelques-uns des principaux traîtres qui sont assis parmi vous, je vais vous faire part de mes observations sur le VETO.

Je trouve étrange que l'on manœuvre sourdement pour faire renvoyer la décision du VETO à  la clôture de nos décrets, et je m'y oppose formellement au nom de mes Commettans, que vous devez respecter ou craindre, si la cabale parvenait à  réussîr dans ses artifices.

Pourquoi, Pères Circonscrits, a-t-on fait jouer plusieurs ressorts pour éluder ou différer la décision de cette question la plus importante de toutes, puisque le VETO ABSOLU est précisément la base et le fondement de toutes nos opérations !

Quand l'Assemblée Nationale durerait encore deux ans, qu'elle rendrait une multitude de sages décrets, si le VETO ABSOLU était renvoyé à  la fin, et. qu'il fût admis ; tout ce que nous aurions fait, serait alors inutile, puisque le VETO ABSOLU annullerait tout. Il est donc urgent et provisoire de décider cette question sur-le-champ, et de la faire homologuer et sanctionner par le Souverain.

En vain la cabale a-t-elle suscité quelque district pour demander le renvoi de cette importante question ; mes Commettans ne donneront jamais dans ce piège.

Pourquoi, Pères circonscripts, a-t-on consulté la seule ville de Paris, sur le VETO ABSOLU ? C'est que la cabale ayant un plus grand nombre de partisans à  Paris que dans les provinces, puisque les Chefs des Districts lui sont dévoués, était sûre d obtenir des sentimens conformes à  son opinion anti-patriotique.

Mais pensez-vous que toutes les provinces, que mes commettans, aussi bon patriotes que forts et belliqueux sont des zéros, dans la Monarchie, et qu'ils obéiront aveuglément à  douze cens tyrans que vous avez placés à  la tête des affaires de la Capitale, qu'ils s'en rendront les esclaves bénévoles ! Non, Pères circonscrits, ils verseront plutôt jusqu'à  la dernière goutte de leur sang.

Ils aimeraient mieux vivre sous le Despote le plus cruel, mais unique, que d'être régentés par vos douze cens tirans ; car au Despote le plus cruel, pourrait succéder le plus humain des Souverains.

D'ailleurs, est-ce que vous croyez que nos provinces ne préféreraient pas notre BON ROI, notre ROI CITOYEN, à  tous vos tyrans qui s'érigent non-seulement en Despotes, mais en Bourreaux ? Est-ce que nous nous fommes plaint du ROI ? Non, nous ne nous sommes plaint que de la tyrannie de ses Ministres, et au lieu de quatre tyrans, vous nous en donnez des milliers ; cela ne prendra pas, je vous le jure, foi de POLICHINEL.

Quant au VETO SUSPENSIF, ilme paraît juste, si l'Assemblée nationale devient permanente, et se tient trois mois chaque année ; la raison que j'en donne est simple et palpable.

L'intrigue, les cabales ont fait nommer les Députés. Le peuple n'était pas éclairé sur leur conduite ; la plupart ont trahi les droits de leur Commettants, comme Tronchet, Target, le Camus, la Fayette, Mounier, etc. etc. etc. d'autres ont fait et font éclater leur ambition et leur amour pour le despotisme, comme l'Archevêque de Paris, l'Évêque de Coutance, celui de Langres, d'Autun, etc. etc. La Nation a été sur le point de devenir la proie de ses faux-frères, elle le sait, en conséquence les loix que nous devons rendre ne seront peut-être pas agréables à  nos Commettans ; il faudra donc les consuter ; il faudra donc qu'ils nomment d'autres Députés à  la place de ceux dont ils seront mécontens ; or, il est simple et naturel que la suppression de ces loix demeure jusqu'à  la prochaine Assemhlée, qui sera fixée par nous ; en conséquence le VETO SUSPENSIF peut et doit avoir lieu.

- ( La clochette sonne, on rappelle Polichinel à  l'ordre ). Le Marquis de la Fayette, l'Archevêque de Paris, l'Évêque de Coutance, etc. se plaignent de Polichinel, et ce dernier demande à  être entendu, et à  leur répliquer, par manière de conférance, ce qui lui est accordé.

Le Marquis de la Fayette.
Monsieur Polîchinel, vous êtes un drôle d'oser inculper un homme comme moi, le héros de l'Aménque ; en quoi ai-je manqué ?

Polichinel.
Tout doux, tout doux, à  beau mentir qui vient de loin, M. le héros Américain. L'on sait que l'ambition, le mauvais état de vos affaires, et non l'amour de la liberté, vous fit prendre le bon parti dans le nouveau monde, parce que l'Anglais vous refusa du service.

L'on sait encore que vous avez donné quelqu'argent, pour profiter de l'aveugle enthousiafme du peuple, et vous faire nommer par vos partisans, les nobles, et par toute la cabale Aristocratique, pour la soustraire au châtiment mérité. L'on sait que votre nomination a été très-illégale.

L'on sait que les Parlemens et la Nation se sont plaint de ce que les Ministres voulaient ériger la volonté unique du Souverain, en loi : c'est ce qui a occasionné la convocation des États- Généraux ; mais vous, Monsieur l'Américain, vous avez eu l'audace et l'effronterie de renchérir sur le Despotisme ministériel ; car le Roi ne rendait des loix que de l'avis de son Conseil, et vous avez osé publier dans votre Lettre, où vous feigniez de demander votre démission, que c'était parce que les citoyens n'avaient pas une pleine confiance ( autant dire confiance aveugle ) dans votre personne ; que contre VOTRE AVIS,on avait puni M. Bertier, etc.

Il faut donc déférer à  L'AVIS UNIQUE de Monsieur l'Américain, cet AVIS UNIQUE sera donc désormais la loi, qu'il soit sage ou non.

Votre Avis a pu être juste, dans cette circonstance, soit ; mais vous n'en avez pas moins eu l'impudence de faire afficher que si les citoyens ne déféraient pas à  votre Avis, vous ne vouliez pas leur commander. Tout Juge doit prononcer avec l'Avis de l'assistance ; le Roi prononce de l'Avis de son Conseil, mais Monsieur la Fayette affiche son infaillibilité, son despotisme , son mépris pour ceux qui l'environnent, puisqu'il ne daigne pas les consulter et dire de mon Avis et de CELUI du Comité, etc. etc. L'on fait un crime au Roi de vouloir ériger en loi l'Avis de son Conseil, mais les Badauts applaudissent à  un petit citoyen qui veut ériger son AVIS SEUL, en loi.

Voilà  déjà  son despotisme marqué, ainsi que son mépris hautain pour ceux qui l'environnent ; parlons aux moyens qu'il emploie pour soutenir son despotisme : les voici : Monsieur l'Américain a établi Chefs des districts ou Officiers généraux, les Chefs des Mouchards, et il a distribué les quarante mille espions de Police, cette vile engeance, cette vermine odieuse, dans tous les districts, de manière que les Citoyens vertueux qui sont enregistrés dans les districts, sont furveillés par ces honteux émissaires qu'ils ne connaissent pas, et qui sont les inftrumens du despotisme le plus dur du héros de la prétendue liberté.

Le marquis de la Fayette voulut répliquer ; mais rappellé à  l'ordre, parut ensuite l'Archevêque.

L'Archevêque.
Pourquoi Monsieur Polîchinel a-t-il insulté ma grandeur ?

Polichinel.
Dis plutôt ta bassesse, race de vipère. C'est toi infâme hypocrite qui as trompé le Roi, qui as fait chasser les vertueux Ministres. Souviens- toi que Madame TlQUET ne fut condamnée à  mort, que parce qu'elle avait machiné, quatre ans auparavant, la mort de son époux, quoiqu'elle s'en fut repentie, et que l'effet ne s'en fut point ensuivi. Louis XIV voulut lui accorder sa grâce, et l'un de tes prédécesseurs sut se jetter aux genoux du Roi, pour révoquer cette grâce. L'ordonnance de Blois rendue aux États généraux fut donc suivie, et Madame Tîquet, malgré son repentir, fut exécutée, et toi, monsieur l'archevêque, ton horrible conseil a été suivi de l'exécution ; et non-seulement tu as ta grâce ; mais tu es encore appellé pour être le régénérateur de la France ; c'est plutôt le régénérateur du crime et de l'infamie. A qui as-tu fait du bien, je te prie ? à  ton frère le Baron, à  ta famille, à  qui tu donne le bien des pauvres, pour entretenir le vice, à  l'abbé Beauvais ; ce fils d'un paysan de Tourlaiville, que tu as fait l'agent de ton hypocrisie, parce que tu savais que sa bassesse et ses criminelles complaisances pour les illustres débauchés, l'avaient fait nommer évêque de Senez. A qui as-tu fait du bien ? à  des B... des infâmes que tu as fait entrer dans des Communautés que tu régarde sans doute comme l'asyle de la B...

( La clochette sonne, et paraît alors l'évêque de Coutances ).

Talaru.
Qui t'a rendu si hardi, Polichinel, d'oser m'insulter ?

Polichinel.
Finissez donc, Monsieur le Prélat, est-ce parce que vous avez été capitaine de Dragons, que vous croyez nous faire peur ? Allez, allez vous mercuriser et guérir ce chancre libertin que vous avez attrappé autrefois chez la... Vous m'entendez. Ne soyez pas si fier, parce que votre belle-sœur a eu l'esprit de soustraire aux recherches, ces bleds, etc. avant la visite. Allez Polichinel est instruit de tout, et veut bien vous épargner.

( La clochette sonne. )

L'abbé MAURY, POLICHINEL.

Maury.
Sachez, Polichinel, que vous devez respecter mes amis, eussent-ils tort !

Polichinel.
Toujours des Prêtres, des Abbés, en vérité je n'y tiens pas. Les ecclésiastiques écartent de leurs Assemblées, de leurs Sinodes les laïcs, et nous avons l'imbécillité de les admettre dans nos Assemblées..... Monsieur Mauri l'on sait qui vous êtes, que la perversité de vos sentimens tend à  la ruine de la patrie ; je ne vous en dirai pas davan tage. Vous êtes pire que l'abbé Fauchet votre ami ; car il parle divinement de la liberté qu'il sert si mal, et à  laquelle il donne de fréquentes atteintes, ainsi Pères Circonscripts, je demande que l'on s'occupe du VETO ABSOLU en premier lieu, et ensuite qu'on rende un décret qui déclare l'état ecclésiastique incompatible avec nos assemblées, et que le Clergé soit exclu pour toujours des fonctions ; charges et honneurs publics qui peuvent compéter et appartenir aux Laïcs, sinon mon confrère Chapellier et moi en instruirons nos Commettans.

 


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