LES GAULES
On désignait sous ce nom : 1° - la Gaule proprement
dite ou Gaule Transalpine ( France actuelle) ; I. GAULE, GalliaTransalpina Elle était habitée, avant l'arrivée
des Romains, par des peuples de quatre races différentes : La Gaule n'avait pas de nom général, pas de division géographique avant la conquête de César. Les Grecs l'appelaient vaguement Celtique. Les Romains, qui en possédaient depuis l'an 121 av. J.-C. une portion au S. E. qu'ils appelaient Provincia (la Provence moderne), ne connaissaient pas les limites et l'étendue du reste. Lors de la conquête de César (59 avant J.-C.) on distinguait dans la Gaule deux parties : la Province romaine, dite aussi Gallia braccata, à cause des braies ou hauts-de-chausses que portaient les habitants ; la Gaule libre, ou chevelue, Gallia comata, ainsi nommée à cause des longs cheveux que portaient les Gaulois ; celle-ci se subdivisait : 1° - en Belgique, alors bornée au N. et à l'E. par le Rhin (Rhenus), au Nord-Ouest par la mer de Gemanie, « S. 0. par la Marne (Matrona) et la Seine Sequana) 2° - en Aquitaine, entre l'Océan, la Garonne et les Pyrénées ; 3° - en Gaule propre ou Celtique, entre le Rhône, la Garonne, l'Océan, la Seine, la Marne, et la partie inférieure du Rhin. A cette époque la Gaule comptait, dit-on, 400 peuples et 800 villes, formant des confédérations où les plus faibles étaient groupés à divers titres comme sujets ou comme clients autour des plus puissants. Ceux-ci étaient : Auguste partagea la Gaule en quatre grands départements : Narbonnaise, Aquitaine, Lyonnaise et Belgique. Dans cette dernière, la rive gauche du Rhin fu sous-divisée en Germanique supérieure et Germanique inférieure (plus tard première et seconde germanique) ; L'Aquitaine s'étendit au Nord jusqu'à la Loire. Lors de l'organisation de l'empire sous Constantin, la Gaule propre fut comprise avec la Bretagne romaine (- See The Map of the Roman Britain), l'Hispanie, et la Mauritanie Tingitane, dans la Préfecture des Gaules ; elle forma un des trois diocèses de cette préfecture et se subdivisa elle-même en dix-sept provinces dont voici le tableau :
Au Ve siècle la Viennaise fut partagée en 1ère et 2ème, et alors il y eut dix-huit provinces en Gaule. Les principales villes des Gaulois avant la conquête étaient (indépendamment de Massilia, Tolosa, Narbo) Gergobia, Uxellodunum, Avaricum, Genabum, Bibracte, Vesontio, Aventicum, Alesia, Durocortorum, Agendicum, Autricum, Bratuspantium, Treveri. Sous les Romains beaucoup d'autres villes, dont quelques-unes fondées par eux (Aquæ Sextiæ ou Aix, Lugdunum ou Lyon, Colonia Agrippina ou Cologne), devinrent très importantes, entre autres : Arelate, Avenio, Arausio, Vienna, Cularo ou Gratianopolis, Noiodunum (Nyons), Nemausus (Nîmes), Cossio ou Vasates, Elusa, Aquæ Tarbellieæ, Burdigala, Divona ou Cadurci, Limonum ou Pictavi, Nemetum ou Arverni, Nevirnum, Turones, Suindinum ou Cenomani, Lutetia ou Parisii, Nemetacum ou Atrebates, Samarobriva ou Ambiani, Tungri, Argentoratum, Moguntiacum. C'est à Treveri (Trêves) que résidait le préfet des Gaules. Les Gaulois ne commencent à figurer dans l'histoire qu'au VIe siècle avant J.-C. Vers l'an 587, des bandes gauloises allèrent s'établir en Germanie sous Sigovese, en Italie sous Bellovèse ; et pendant 67 ans cette émigration continua vers l'Italie septentrionale, d'où elle fit disparaître la domination étrusque et qui prit alors le nom de Gaule Cisalpine. Ils firent d'autres invasions dans l'Italie centrale (390-348), où ils furent un moment maîtres de Rome (389) ; en Grèce (279 et 278), où ils ne furent détruits que par la fureur des éléments ; en Asie, où ils fondèrent un état fédératif (la Galatie). Ils acquirent par là une grande réputation de bravoure et devinrent la terreur des pays qu'ils avaient envahis. Après de longues guerres, les Romains soumirent la Gaule Cisalpine (310-163), et bientôt après ils attaquèrent la vraie Gaule, la Gaule au N. O. des Alpes : ils défirent les Décéates et les Oxybiens : battirent en plusieurs occasions, de 125 à 118, les Salluves, les Ligures, les Voconces, les Allobroges, les Arvernes, et formèrent dès lors la Province romaine (121), qui d'abord ne comprenait que des pays situés à l'Est du Rhône, mais qui à partir de l'an 106 embrassa les Helviens, les Arécomiques, les Tectosages, les Tolosates et les Sardones. De 58 à 50, César soumit le reste de la Gaule, et sauf des révoltes de peu de durée, depuis ce temps jusqu'à l'invasion de 406, ce pays resta soumis aux Romains dont la domination n'y cessa totalement qu'en 486 ( à l'époque de l'établissement des Francs et 10 ans après la chute de l'empire d'Occident). La religion principale des Gaulois était le druidisme ; leur langue était le celtique ou gaëlique (Voy. GAELIQUE) ; leur civilisation était encore très peu avancée ; de puissantes corporations de prêtres, des nobles guerriers, autour desquels se groupaient des espèces de clans, une population agreste de serfs, voilà quels étaient les éléments de la nation gauloise. Les vêtements nationaux étaient la saie (sagum] et les pantalons (braccœ) ; les armes vulgaires étaient l'angon (espèce de javelot) et le gais (gœsum, espèce de pieu) ; les sabres gaulois étaient de cuivre et mal trempés. II. GAULE CISALPINE, Gallia Cisalpina, Latin cisalpinus, de cis, en deçà et Alpes, les Alpes. partie septentrionale de l'Italie (vers 1850, les États sardes et le royaume Lombard-Vénitien), ainsi nommée de sa position en-deçà des Alpes relativement aux Romains. On la nommait aussi quelquefois Gallia togata. Elle était divisée en 4 régions, dont les deux premières étaient séparées par le Padus (le Pô) : 1° - Gaule Cispadane (vers
1850, duchés de Parme et de Modène, Bolonais, Ferrarais et Romagne) ; villes :
Placentia et Ravenne ; Sous Constantin, la Gaule
Cisalpine fut partagée : Le nom de Gaule Cisalpine s'appliquait toutefois principalement à la Cispadane et à la Transpadane ; car ces deux contrées avaient pour principaux habitants des Gaulois, tandis que les Ligures étaient Ibères, et que les Vénitiens semblent être de race slave. La Cisalpine, primitivement peuplée de Pélasges, fut ensuite soumise en partie par les Étrusques qni fondèrent, au Nord et au Sud du Pô, une confédération de 12 cités, mais qui de 587 à 520 furent assujettis ou chassés par les Gaulois. C'est de la Cisalpine devenue gauloise que partirent les expéditions qui de 390 à 348 firent trembler Rome. En 312, les Senones s'unirent aux Étrusques pour repousser les attaques de Rome, mais ils furent vaincus. Ils reprirent les armes avec les Ombriens et d'antres Gaulois en 299, et furent encore battus, surtout en 283. Les Gaulois Boïens et les Insubres éprouvèrent le même sort de 238 à 232, et de 225 à 222. Lors de la deuxième guerre punique, ils se déclarèrent pour Annibal et firent du mal aux Romains, surtout en 215 à la bataille de Litana Sylva. Victorieuse de Carthage, Rome se vengea des Gaulois cisalpins : elle soumit successivement les Cénomans (197), les Insubres (194), les Boïens (192), les Liguriens (189-163), le littoral de la Vénétie (183), les Euganéens (117), les Carnes (115) ; enfin Auguste, en réduisant les Salasses, acheva la soumission de toute cette contrée. .en. III. PRÉFECTURE DES GAULES - Voyez également, la Gaule Romaine, la Gaule Mérovingienne, la Gaule Chrétienne au Ve siècle.
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