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LA GUERRE DE LA FRONDE

 

 

Fronde
Guerre de la Fronde

On nomme ainsi une guerre civile qui eut lieu en France pendant la minorité de Louis XIV (1648-1653) entre le parti de la cour (c'est-à-dire la régente Anne d'Autriche et Mazarin, son principal ministre) et le parti de la noblesse et du parlement.

Déjà depuis longtemps la faveur insigne dont Mazarin était l'objet, le désordre des finances, la création de plusieurs impôts vexatoires avaient irrité soit les grands, soit le peuple, et avaient excité plusieurs collisions avec la cour, mais ce n'est qu'en 1648 que la guerre éclata ouvertement. Le parlement venait de rendre un arrêt célèbre, l'arrêt d'union, par lequel il s'engageait à se réunir au grand-conseil, à la cour des comptes et à la cour des aides, pour délibérer sur les affaires d'état, et se constituait ainsi en corps politique. Mazarin fit déclarer cet arrêt attentatoire aux droits de la royauté, et sur la résistance du parlement, il ordonna l'arrestation de deux des membres les plus factieux de ce corps, le président de Blancménil et le conseiller Broussel. Le peuple de Paris se soulève, dresse des barricades dans les rues, et force la régente à relâcher les prisonniers. Celle-ci se retire alors à St-Germain, et fait pendant plusieurs mois assiéger Paris par le prince de Condé, qui s'était déclaré pour elle. A la tête du parti opposé, qui reçut le nom de la Fronde, étaient le coadjuteur de Paris, Paul de Gondi (1613-1679) nommé cardinal de Retz en 1652, le prince de Conti, frère de Condé, le maréchal de Turenne, égaré un moment, les ducs de Beaufort, de La Rochefoucauld. Un premier accommodement, conclu à Rueil le 1 1 mars 1649, suspendit les hostilités ; mais elles recommencèrent bientôt. Cette fois Condé, mécontent de la cour, s'était joint aux Frondeurs ; il fut arrêté par surprise avec Conti et Longueville (18 janvier 1650), et fut enfermé à Vincennes. Gaston d'Orléans, frère du dernier roi, se mit alors à la tête des mécontents ; l'insurrection gagna les provinces et devint bientôt si redoutable que la reine se vit obligée de céder : elle rendit la liberté aux princes et sacrifia Mazarin, qui se retira à Cologne (1651). Mais la discorde s'étant mise entre les chefs de l'insurrection, Condé et Gondi, Anne d'Autriche profita de ce moment pour rétablir son autorité et rappeler Mazarin (1651). Condé, proscrit par le parlement, quitte Paris et va soulever la Guyenne et le Poitou ; Turenne, au contraire, rentre dans le devoir et offre ses services à la cour dont il devient le ferme appui. Le 26 juin 1652, les deux rivaux se livrent, aux portes mêmes de Paris, dans le faubourg St-Antoine, un combat sanglant, qui ne décide rien. Condé se réfugie chez les Espagnols ; cependant Mazarin se retire à Liège et la reine se rapproche du coadjuteur. Celui-ci s'engage à ménager une réconciliation. En effet, la régente put, peu de jours après (21 octobre 1652), rentrer sans obstacle dans Paris avec le jeune roi Louis XIV, qui venait d'atteindre sa majorité. A peine maîtresse du pouvoir, elle fait arrêter le coadjuteur et rappelle Mazarin ; celui-ci, redevenu tout-puissant, fait condamner à mort par le parlement le prince de Condé (qui ne rentra en grâce qu'en 1659), exile Gaston d'Orléans à Blois, s'assure des autres chefs de la faction et met ainsi fin à la guerre civile (1653).

La Fronde eut cela de singulier que plusieurs femmes y jouèrent le rôle le plus important, notamment mademoiselle de Montpensier, fille de Gaston et nièce de Louis XIII ; la duchesse de Montbazon, maîtresse du duc de Beaufort, et la duchesse de Longueville qui égara Turenne ; en outre tout s'y faisait avec une frivolité et une gaieté sans exemples, et qui rendirent cette guerre plus ridicule que sérieuse.

L'Histoire de la Fronde a été écrite par M. le comte de Sainte-Aulaire, Paris, 1841, 2 vol. in-8.

— Montglat donne du nom de Fronde une explication curieuse. « II y avait, dit-il, dans les fossés de Paris, une troupe de jeunes gens qui se battaient à coups de pierre avec des frondes. Le parlement rendit un arrêt pour défendre cet exercice ; et un jour qu'on opinait, un président parlant selon le désir de la cour, son fils, qui était conseiller, dit : « Quand ce sera mon tour, je fronderai bien l'opinion de mon père. » Depuis, on nomma ceux qui étaient contre la cour frondeurs.

 


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