
BIOGRAPHIE DE JULES DE POLIGNAC
Prince de Polignac (Jules Auguste Armand Marie, duc de Polignac), homme
politique français clérical et ultra-royaliste.
Second fils de l'intime amie de la reine Marie-Antoinette (Yolande de Polastron),
né le 14 mai 1780 à Versailles, il fut élevé en émigration durant la Révolution
française.
Sous Napoléon Ier, mêlé à la conspiration de Cadoudal contre le Premier
Consul, il fut interné jusqu'en 1814.
En 1815, Louis XVIII le nomme pair de France.
Sous la Restauration, après une mission à Rome où le Pape le fit prince
romain, il fut ambassadeur à Vienne, puis à Londres de 1823 à 1829.
Charles X, auquel il avait été attaché dès l'émigration et qui ne l'appelait
jamais que de son prénom « Jules », l'aimait beaucoup et avait en lui une
aveugle confiance. Aussi il constitua un ministère et lui donna, en
sus de ses fonctions de ministre des Affaires étrangères, la présidence du
Conseil des ministres, après la chute de Martignac, qu'il présidera
du 8 août 1829 au 30 juillet 1830.
Il fit entreprendre avec bonheur l'expédition d'Algérie et
la prise d'Alger qui survint trop tard pour " redorer le blason "
de Charles X.
Déjà impopulaire, il signa, le 29 juillet, les Ordonnances
élaborées par Charles X. Ces ordonnances supprimaient la liberté
de la presse et rétablissaient la censur, portaient dissolution de
la Chambre qui venait d'être élue, modifiaient la loi électorale,
fixaient la date des nouvelles élections et la convocation des chambres
et enfin, nommaient des ultra-royalistes à de hautes fonctions. Les
ordonnances relatives à la liberté de la presse et à
la loi électorale violaient la Charte et amenèrent la révolution
de juillet de 1830 (les Trois glorieuses) et l'exil de Charles X en Autriche.
Après la Révolution de Juillet, traduit devant la Cour des Pairs pour attentat
à la Constitution, Polignac fut condamné à la détention perpétuelle.
Il fut amnistié en 1836 et condamné au bannissement. Il partit
pour l'Angleterre et revint en 1845. Il meurt en 1847 à Paris.
Il a laissé :
Considérations politiques (1832) ;
Études historiques, politiques et morales (1845) ;
Réponse à mes adversaires (1845).
L'étude morpho-psychologique de son portrait, dessiné au cours
de son procès, montre, qu'au jour où l'insurrection le chassait de Paris et
poussait le roi hors de France, l'homme ait pu déclarer « la situation
excellente », on n'éprouve nulle surprise, en voyant cette tête étroite
et longue, que le nez fait plus longue encore, ce front fuyant, cette bouche
rentrante aux lèvres serrées, ce menton saillant, toute cette
physionomie têtue et obtuse.
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