
BIOGRAPHIE DE
CHARLES FOURIER
Fourier Charles (François Marie
Charles Fourier)
L'un des premiers socialistes utopistes français fondateur de l'école d'économistes
réformateurs, dite sociétaire ou phalanstérienne, né à Besançon
le 7 avril 1772 , mort à Paris le 10 octobre 1837.
Fils d'un marchand de draps, il fut comnmis dans diverses maisons de commerce
jusqu'à l'âge de 50 ans. Il se livra de bonne heure et solitairement à des
recherches spéculatives sur l'organisation de la société.
Son premier programme d'économie sociale et d'harmonie universelle parut en 1808
sous le titre: Théorie des quatre mouvements et des destinées générales
où il s'y proposait de fonder un ordre social où toutes les passions humaines,
bonnes ou mauvaises, trouveraient une place légitime et une satisfaction qui tournât
au profit général ; où toutes les aptitudes fussent appliquées, où ce fût un droit
et un attrait pour tous, et non plus un devoir pénible, de concourir au bien-être
universel ; et pour cette fin, il voulait associer les hommes en capital, travail
et talent par groupes, séries, puis phalanges, au moyen de l'attraction passionnée,
dont il fait la loi de l'humanité
Malgré le peu de succès qu'obtinrent ses théories, il continua à les développer
dans le Traité de l'association domestique agricole (1822) réédité en 1834
sous le titre Théorie de l’unité universelle, le Nouveau Monde industriel
et sociétaire (1829), et la Fausse Industrie (1835).
Pour Fourier, le consommateur est
dupé et spolié. La concurrence est fourbe et mensongère. Les travailleurs non
propriétaires ont un rendement inférieur de moitié à celui qu'ils atteignent dès
qu'ils opèrent pour leur propre compte. Les industries malfaisantes prospèrent.
Les parasites fourmillent. Chacun voit le bonheur dans l'oisiveté, ou dans les
fonctions réservées à la classe riche. La pauvreté naît, en civilisation, de l'abondance
même. Le civilisé est sans cesse inquiet et rongé de désirs, moins riche de ce
qu'il possède que pauvre de ce qu'il n'a pas. Le règne de la vertu, de la justice
et de la vérité n'appartient qu'à la pauvreté d'un mécanisme social qui les rendra
plus lucratives que le vice, l'iniquité, la fausseté. Il faut donc, pour élever
tout un peuple au bonheur, transformer les travaux auxquels est condamnée la multitude
salariée en fonctions attrayantes, d'où la notion d'attraction (dérivée des travaux
de Newton), sur laquelle Fourier a beaucoup insisté.
Dans la société fouriériste, basée
sur l'«ordre sériaire», tous les membres, y compris femmes et enfants, sont répartis
dans des séries répondant à leurs goûts, à leurs capacités, à leurs caractères
et à leurs passions. Chacun, dans la « Phalange » composée de 1 500 à 2 000 individus,
est associé à tous, et les intérêts sont combinés au lieu d'être opposés. L'activité
humaine est réglée en fonction des capacités et des désirs. Ainsi les travaux
temporaires ou saisonniers sont assurés par les séries qu'anime la «papillonne»,
passion de la variété et du changement, tandis que la «cabaliste», passion de
l'intrigue et de l'organisation, anime les meneurs de jeu. Les «petites hordes»,
composées des enfants, qui adorent manipuler les immondices, s'acquittent de l'ébouage.
Le logement et la nourriture sont collectifs dans le Phalanstère. Les salaires
sont déterminés sur la base du capital, du travail et du talent. Les tâches sont
alternées, afin de retrouver l'attrait que la division du travail leur a ôté.
Il créa en 1832 , avec le concours
de quelques disciples, le journal le Phalanstère, qui a paru deux
années, et qui, après interruption, a reparu en 1836 sous le titre de la Phalange
ou Journal de la science sociale. Sa doctrine, assez peu facile à saisir
dans ses ouvrages, a été résumée et éclaircie par M. V. Considérant, l'un de ses
disciples, dans un livre intitulé Destinée sociale.
Madame Gatti de Gamond a publié
en 1838 Fourier et son système. Le Nouveau-Monde industriel a été
mis à l'Index à Rome en 1835.
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