THÉOPHRASTE D'ÉRÈSE

Philosophe grec, né à Érèsus dans l'île de Lesbos en 372 av. J. C. Fils du foulon Mélantas , il vint jeune à Athènes, y suivit des leçons de Platon, puis d'Aristote, et fut choisi par ce dernier pour le remplacer à la direction du Lycée lorsqu'il cessa d'enseigner en 322 av. J. C. où il représente l'école des péripatéticiens ( École philosophique fondée par Aristote en 335 av. J.-C.). Il attira un grand nombre de disciples par la clarté de son exposition, et il enchanta tellement les Grecs par le charme de sa parole qu'ils lui donnèrent le nom de Théophraste ( divin parleur ), sous lequel il est connu ( il se nommait d'abord Tyrtame ).
Il mourut à 85 ans en 287 av. JC., ou même à 107 ans selon quelques uns, entouré de la vénération publique.

Il avait comme son maître Aristote embrassé toutes les sciences, et avait composé plus de 200 traités ; nous n'en avons conservé qu'un très petit nombre : une Histoire des plantes, des traités des Causes de la Végétation, des Pierres, des Vents, des Signes du beau temps, du Feu, des Poissons, du Vertige, de la Lassitude, de la Sueur, des Odeurs, des Causes, de la Métaphysique, du Sentiment et de l'Imagination, enfin les Caractères, recueil de portraits moraux ; c'est le plus célèbre de tous ses ouvrages : il a servi de modèle aux Caractères de La Bruyère.

Ce qui nous reste de Théophraste a été publié par Camerarius ( 1541 ), Daniel Heinsius, Leyde ( 1613 ) et par Schneider, Leipsick, 5 vol. 1818-2.

Les Caractères ont été traduits en français par La Bruyère ( 1688 ), Lévesque ( 1782 ), Belin de Balu ( 1790 ), Coray ( 1799 ), Stiévenart ( 1842 ). Longtemps on n'a possédé que 28 chapitres de cet ouvrage ; on a découvert en 1786 les chapitres 29 et 30.