BIOGRAPHIE DE CLAUDE HENRI DE ROUVROY COMTE DE SAINT-SIMON
Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825) Économiste et écrivain, issu de la noble famille des comtes de Vermandois, né à Paris en 1760, servit en Amérique aux côtés de La Fayette dans la guerre de l'indépendance (1779), fut à son retour nommé colonel à 23 ans ; quitta le service dès 1785 pour se livrer à divers projets d'utilité publique, applaudit à la révolution, dans laquelle il voyait une œuvre de régénération ; fit, de 1790 à 1797, avec le comte de Redern, des spéculations sur la vente des biens nationaux, mais se vit frustré de ses bénéfices par son associé et abandonna les spéculations financières. Il conçut alors le projet de réorganiser les sciences et de reconstituer l'ordre social, se lia dans ce but avec les savants les plus distingués, voyagea en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, etc..., publia divers ouvrages qui furent peu remarqués lors de leur apparition, et fit mille expériences bizarres et coûteuses. Il ne tarda pas à se ruiner, et tomba dans une telle misère qu'il prit le parti de se suicider (1823) ; mais le coup qu'il se porta ne fut pas mortel, et il en fut quitte pour la perte d'un œil. Renonçant alors à ses sinistres projets, il reprit ses travaux, et réussit à s'attacher quelques disciples qui le comprirent (Augustin Thierry, Auguste Comte, Olinde Rodrigues, Razard, Barthélémy Prosper Enfantin, etc...). Il mourut entre leurs bras le 19 mai 1825. Saint-Simon est le fondateur d'une école que l'on a nommée industrialiste ; il voulait améliorer, au moyen de la science et de l'industrie, le sort de l'humanité et surtout des classes pauvres : il considérait les savants, les industriels, les artistes, les producteurs de toute espèce comme formant la seule aristocratie légitime, leur confiait la direction de la société nouvelle, proscrivait les oisifs, prêchait l'association et l'organisation des travailleurs, et voulait que tous les efforts fussent dirigés d'après une doctrine générale et vers un but commun ; il constituait sur de nouvelles bases la propriété, la religion, et même la famille. Saint-Simon développera une théorie des classes sociales dans laquelle il oppose une majorité de travailleurs exploitée et une minorité d’exploiteurs que sont les oisifs, les propriétaires-rentiers et plus généralement tous ceux qui n’entreprennent pas. Il expose sa conception sociale dans plusieurs publications de fortune diverse et particulièrement dans Le Système industriel en 1821 et Le Catéchisme des industriels en 1824. Il considère que l’âge d’or est à venir et à trouver dans la perfection de l’ordre social qui passera par une forme de capitalisme qui créera une abondance de richesse profitant à tous. Il est favorable à un " Conseil des Lumières " constitué de savants, d’artistes, d’artisans, de chefs d’entreprise capables de privilégier les faits et le fond plutôt que les principes et la forme. De même, gouverner n’est plus une propriété et le politique devient un aspect du système économique. L’approche socialiste de Saint-Simon se remarque particulièrement dans la tendance à l’organisation et à la planification, notamment dans un " projet d’amélioration générale du territoire de la France " censé enrichir le pays et entraînant par suite une amélioration des conditions de vie de tous : son objectif est l’élévation morale du prolétariat grâce à une organisation des richesses par les capitalistes eux-mêmes. Les conceptions de Saint-Simon annoncent les thèmes fondamentaux du socialisme moderne, doctrine développée aux XIXe et XXe siècles. Ses disciples, connus sous le nom de Saints-Simoniens, formèrent une secte qui, après avoir développé avec un succès momentané les spécieuses doctrines du maître sur l'économie sociale, perdit tout crédit lorsque, passant de la théorie à la pratique, elle voulut établir une hiérarchie nouvelle, proclamant l'égalité absolue de l'homme et de la femme, prétendit modifier le mariage, abolir l'hérédité, régénérer la famille en substituant à la filiation naturelle une filiation toute conventionnelle, et même instituer un culte nouveau. Couverts de ridicule, les Saints-Simoniens furent en outre accusés devant les tribunaux d'attentat à la morale publique, et virent dissoudre leur association par une sentence judiciaire (1833). Les principaux écrits de Saint-Simon sont : - Lettre d'un habitant de Genève à ses contemporains (1803) ;
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D.R. BELAIR
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