BIOGRAPHIE DE MAXIMILIEN DE ROBESPIERRE
Robespierre Maximilien de... (Maximilien Marie Isidore
de Robespierre)
Né le 6 mai 1759 à Arras (Artois), était fils d'un avocat au conseil supérieur
d'Artois, et remplissait lui-même ces fonctions en 1789. Nommé député d'Arras
aux États-Généraux, il y arriva imbu des idées démocratiques du Contrat
social, et siégea à l'extrême gauche ; mais il marqua peu dans cette assemblée.
Il brigua surtout la faveur populaire, et devint l'oracle de la multitude.
Il fut nommé en juin 1791 accusateur public près le tribunal
criminel de la Seine ; mais il quitta peu de mois après ces fonctions subalternes.
Il s'affilia aux Jacobins et fut élu par leur appui, en 1792, membre de la Convention.
Il dirigea, concurremment avec Danton, le procès de Louis XVI, paralysa les efforts
des Girondins pour sauver ce prince, établit le système de la Terreur dans toute
la France, et siégea presque perpétuellement au Comité de salut public qu'il dominait,
et par lequel il fit sanctionner les mesures les plus révolutionnaires ; il acheva
de ruiner le fédéralisme et la Gironde au 3l mai 1793, élimina ses rivaux,
Hébert arrêté dans la nuit du 13 au 14 mars (24 ventôse an
II) avec ses principaux lieutenants (guillotinés le 24 mars) et se défit bientôt
après de Danton, son rival de puissance (16 germinal an II, 5 avril 1794).
Devenu dès lors tout puissant, Robespierre songeait à négocier
avec l'Autriche, à organiser un gouvernement stable, et voulait même établir un
simulacre de religion : il fit dans ce but proclamer par la Convention l'existence
de l'Être-Suprême et l'immortalité de l'âme (18 floréal, ou 7 mai 1794)
; il fit décréter des fêtes publiques en harmonie avec le nouvel ordre de choses.
Mais il n'eut le temps de rien fonder.
Il avait fait peser sur la France entière la plus odieuse des tyrannies,
et n'avait pas épargné ses collègues. Ceux qui survivaient, irrités par ses
hauteurs ou effrayés par ses menaces, se réunirent enfin contre lui, et, sur
la proposition de Tallien, la Convention le décréta d'accusation avec ses
principaux adhérents (9 thermidor an II, 27 juillet 1794). Se voyant perdu,
Robespierre voulut fuir, mais il fut arrêté ; alors il se tira, ou, selon
une version plus probable, reçut d'un gendarme un coup de pistolet ; mais
le coup ne fit que fracasser la mâchoire, et il fut le lendemain conduit à
l'échafaud, où il périt en même temps que 22 de ses coaccusés (10 thermidor,
28 juillet 1794).
Avec lui finit le régime de la Terreur, et la France commença à respirer. Robespierre
était un homme froid, caché, tenace dans ses opinions, dominant ; son élocution
était claire, assez élégante, mais sentencieuse ; elle était parfois animée d'une
certaine chaleur. Les partisans de Robespierre l'avaient surnommé l'Incorruptible.
On a de lui quelques éloges et discours, académiques (prononcés avant qu'il
commençât son rôle politique), et un assez grand nombre de discours de tribune.
Ses Oeuvres choisies ont été publiées par Lapon-neraye, Paris, 1832,4
v. in-8.0n peut consulter: la Vie et les crimes de Robespierre, par Desessarts
; Examen des papiers trouvés chez Robespierre, par Courtois.
Robespierre Bon-Joseph Augustin de..., frère puîné du
précédent, né le 21 janvier 1764 à Arras, y fut procureur de la commune, puis
député à la Convention, y siégea à côté de son frère dont il partageait les
opinions. Envoyé en mission à l'armée d'Italie, il montra dans toutes les
provinces qu'il parcourut le désir de faire cesser la Terreur sans affaiblir
l'action révolutionnaire. Voyant son frère décrété d'accusation, il déclara
qu'ayant partagé ses vertus, il voulait partager son sort, et il expira
sur l'échafaud au 10 thermidor (28 juillet 1794). Il était âgé de 30 ans.
— Une sœur des Robespierre leur survécut, Marie Marguerite Charlotte
Robespierre née le 5 février 1760 à Arras ; elle était dans la misère.
Bonaparte (étant consul) lui assura une pension, qui lui fut continuée
même sous la Restauration. Elle mourut dans la pauvreté le 1er
août 1834 à Paris.
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