PLINE L'ANCIEN

Pline le Naturaliste ou l'Ancien, Caius Plinius Secundus,
né à Côme (Novocomum) en 23, servit d'abord dans les armées où il prit part à la campagne de Germanie, fut successivement gouverneur d'Espagne, préfet de la flotte de Misène, et jouit de l'intime amitié de Vespasien et de Titus. Avide de science, il utilisait ses moindres instants ; au bain, à table, en litière, il se faisait lire et prenait ou faisait prendre des notes. Lors de l'éruption du Vésuve, en 79, il se hâta d'y courir ; mais s'étant approché trop près du cratère pour observer ce phénomène, il fut asphyxié par la fumée.

Pline avait écrit de nombreux ouvrages se rapportant à l'art militaire, à l'histoire, à la rhétorique ; une Histoire de Rome (continuation de celle d'Aufidius Bassus), l'Histoire des guerres de Germanie, le Studiosus, huit livres de Dubii sermones, tous ouvrages qui sont perdus ; mais nous possédons son Histoire naturelle, en 37 livres.

« C'est, dit Buffon, une compilation de tout ce qui avait été écrit avant lui ; mais cette copie a de si grands traits, cette compilation contient des choses rassemblées si neuves, qu'elle est préférable à la plupart des ouvrages originaux qui traitent des mêmes matières. »

C'est une espèce d'encyclopédie divisée en trois parties :

I - Cosmographie et météorologie.
le livre 1er est une table générale ; le 2e traite de l'astronomie, de la météorologie et de la théorie de la terre ;

II - Géographie.
les livres 3e, 4e, 5e et 6e de la géographie ;

III - Histoire naturelle.
les livres 7e à 11e de la zoologie ; les livres 12e à 22e de la botanique et d'une foule de points d'agriculture et d'industrie ; les livres 23e à 27e de la matière médicale botanique : les livres 27e à 32e de la matière médicale zoologique ; les livres 33e à 37e de la minéralogie, et accessoirement de la métallurgie, des monnaies, de la sculpture, de la peinture et de l'art du ciseleur . il y a là toute une histoire de l'art.

On sent combien un tel ouvrage doit contenir de faits précieux, et dont Pline seul nous informe ; mais aussi il a tous les défauts d'une compilation faite à la hâte ; l'auteur fait de fréquents doubles emplois, il se contredit, il ne puise pas toujours aux meilleures sources. Du reste, son style a de la vigueur et de l'originalité.

Les meilleures éditions de Pline sont celle dite Variorum, Leyde, 1669, 3 vol., et celle de Hardouin, 1723, 3 vol. in-fol., à peu près reproduite par Théod. Gronovius, Leyde, 1778, in-8, et par Lemaire dans la Bibliothèque classique latine, 1827, etc.

Il a été traduit par Poinsinet de Sivry (1771-82, 12 vol. in-4) , Ajasson de Grandsagne, 1827, etc., 20 vol. in-8 (dans la Bibliothèque de Panckoucke), par Littré (collection Nisard), 1848. Gueroult a donné des Morceaux choisis de Pline, avec une excellente traduction, 1809, 2 vol. in-8.