BIOGRAPHIE DE ÉMILE OLLIVIER

Ollivier Émile, homme politique français républicain et napoléonien, avocat, orateur parlementaire principal ministre de l'Empire libéral.

Né le le 2 juillet 1825 à Marseille (Bouches-du-Rhône), fils de Démosthène Ollivier, député républicain des Bouches-du-Rhône fondateur du parti républicain de Marseille.

Émile Ollivier a joué un rôle considérable dans la dernière période de l'Empire. Son père, député à la Constituante en 1848, adversaire de Louis-Napoléon, avait été proscrit après le 2 décembre (*) et demeura en exil jusqu'en 1860.

Ollivier, avocat réputé du barreau de Paris, fut élu député en 1857 et réélu en 1863. Il fut l'un des Cinq par qui la cause de la liberté recommença d'être plaidée dans la Chambre impériale. A la différence de certains de ses collègues il n'admit pas la politique du " tout ou rien " et ne voulut pas être un irréconciliable.

(*) Coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte alors président de la République (élu le 10 décembre 1848 par suffrage universel), qui consacre la dissolution de l'Assemblée nationale, « foyer de complots », le rétablissement du suffrage universel précédemment aboli par l’Assemblée et l'état d'urgence.

En 1866 il devint l'un des chefs du Tiers parti formé pour obtenir la transformation du régime impérial. Ce fut sous son inspiration qu'à partir de 1867 Napoléon procéda aux réformes d'où sortit enfin en 1870 l'Empire Parlementaire.

Rallié à l'Empire libéral, Ollivier fut alors premier ministre et président du conseil avec le portefeuille de la Justice en 1870 ; c'est sous son ministère que la guerre de 1870 fut déclarée. Émile Ollivier prononça à cette occasion des paroles malheureuses qui lui furent souvent reprochées depuis ; il tomba le 9 août 1870 et son impopularité l'obligea à quitter la France ; il y rentra après la chute de Thiers.

Le 7 avril 1870, appuyé par Thiers, il est élu à l'académie francaise (fauteuil 7) en remplacement d'Alphonse de Lamartine, son successeur sera Henri Bergson.

Il était odieux aux Bonapartistes autoritaires et les Républicains le traitaient de transfuge. Pacifique, partisan comme Napoléon III des nationalités, nullement hostile à l'idée de l'unification de l'Allemagne, il fut le jouet des circonstances et, faute de sang-froid, ne put éviter la guerre que Bismarck voulait et sut imposer à la France. Après les premières défaites, Ollivier renversé devint le bouc émissaire de tous les partis, qui fort injustement firent peser sur lui la responsabilité de toutes les fautes de l'Empire.

Ollivier était un orateur de grand talent, un esprit net. L'homme était énergique et courageux.

Il meurt le 20 août 1913 en son chalet de Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie). Conformément à ses dernières volontés il repose à Saint-Tropez.

Œuvres de Émile Ollivier

- Commentaire de la loi modifiant les articles du code de procédure civile sur les saisies immobilières, avec M. Mourlon (1859) ;
- Démocratie et liberté (1861-1867) ;
- Commentaire de la loi du 25 mai 1864 sur les coalitions (1864) ;
- Le 19 janvier (1869) ;
- Une visite à la chapelle des Médicis (1872) ;
- Lamartine (1874) ;
- Le ministère du 2 janvier, mes discours (1875) ;
- Principes et conduite (1875) ;
- Thiers à l'Académie et dans l'histoire (1879) ;
- L’Église et l’État au Concile du Vatican, 2 vol. (1879) ;
- Le pape est-il libre à Rome ? (1882) ;
- Le Concordat est-il respecté ? (1883) ;
- Le Concordat et le Gallicanisme (1885) ;
- Nouveau manuel du droit ecclésiastique français (1885) ;
- 1789 et 1889 (1889) ;
- Michel-Ange (1891) ;
- Du régime de la presse (1892) ;
- Solutions politiques et sociales (1893) ;
- L'Empire libéral : études, récits et souvenirs, 17 vol. (1894-1914) ;
- Marie-Magdeleine (1896).

- Voir Institut Émile Ollivier